L'ÉCRITURE

Les hiéroglyphes
Les scribes
Les papyrus
Sites sur les hiéroglyphes

Les hiéroglyphes

Tandis que les signes cunéiformes rayonnent dans toute la Mésopotamie, d'autres systèmes d'écriture naissent et se développent dans la toute proche Egypte comme dans la lointaine Chine. D'un bout à l'autre du monde, les hommes, qui voient là un cadeau divin, s'appliquent à transcrire leur histoire sur la pierre, l'argile ou le papyrus.

Cette écriture, à la différence du cunéiforme (austère, géométrique, abstrait), est fascinante et poétique. Car elle est faite de dessins admirablement stylisés : têtes humaines, oiseaux, animaux divers, plantes et fleurs. Chaque image sert d'abord à désigner ce qu'elle représente : un taureau = un taureau. Plus tard, pour pouvoir exprimer les idées qui n'ont pas de forme visible, on fera aussi correspondre certains dessins à des sons, selon le principe du rébus : chat + grain = chagrin.

Les murs du temple de Karnak à Thèbes permettent deux lectures. D'une part les personnages et de l'autre les signes hiéroglyphiques qui non seulement se lisent, mais aussi se contemplent pour leur beauté graphique.

Une écriture des dieux
Selon les anciens Egyptiens, c'est le dieu Thot qui aurait créé l'écriture, puis en aurait fait don aux hommes. Le mot “hiéroglyphe” qui désigne les caractères de l'écriture égyptienne, signifie en fait “écriture des dieux”, (du grec hieros, “sacré” et gluphein, “graver”). Les premiers documents portant des inscriptions hiéroglyphiques remontent au IVe millénaire av. J.-C.. Elle n'a, en tout cas, subi aucune transformation notable jusqu'aux environs de 390ap. J.-C., alors même que l'Egypte était sous la domination romaine. Simplement, au cours des millénaires, le nombre de signes a considérablement augmenté, passant de sept cents à cinq mille environ. On trouve sur le site “The Extended Library” une liste de 4700 signes du livre “Hieroglyphica”.

Un système graphique
D'emblée, les Egyptiens, à la différence de leurs voisins sumériens, conçoivent un système graphique qui peut tout exprimer. Le système hiéroglyphique est, dès son origine, une écriture véritable parce qu'il rend compte à peu près complètement de la langue parlée et qu'il renvoie à des réalités abstraites et concrètes. L'originalité et la complexité de cette écriture tiennent au fait qu'elle est constituée, en gros, de trois sortes de signes : des pictogrammes, des dessins stylisés représentant les choses ou les êtres, avec des combinaisons de signes pour exprimer les idées ; des phonogrammes, les mêmes dessins ou d'autres mais qui représentent des sons (les Egyptiens utilisaient à peu près les mêmes procédés de rébus que les anciens Sumériens) ; et enfin, des déterminatifs, des signes permettant de savoir de quelle catégorie de choses ou d'êtres il est question.

Thot, le dieu des scribes avec Nefertari.

L'écriture a permis aux anciens Egyptiens de consigner leur propre histoire, d'établir des listes de leurs souverains, de raconter les événements importants, les mariages royaux et les batailles. En Egypte, comme partout ailleurs, l'histoire naît avec l'écriture en plaçant pour la première fois les événements dans un cadre chronologique. Elle sert également à la comptabilité, à établir les règles juridiques, à rédiger les contrats de vente de biens et les contrats de mariage et aussi aux textes géographiques et scientifiques, tous ceux qui ont trait à l'art de la divination, de la magie, à la médecine, à la pharmacopée. Les hiéroglyphes ont aussi été utilisés pour la mesure du temps dans l'astronomie. De lunaire qu'il était, le calendrier devint solaire, dès le IIIe millénaire, dénombrant 365 jours dans l'année.
Les hiéroglyphes sont également le véhicule de la littérature. La littérature égyptienne est d'une extraordinaire richesse ; elle allie les genres les plus divers : maximes de morale, hymnes aux dieux et aux rois, contes historiques et romans d'aventures, chants d'amour, poésies épiques et fables. Parmi les plus connus de ces monuments littéraires figure le Livre des morts.
Des écritures simplifiées
Utilisée dès l'unification de l'Égypte, cette écriture n'était pas d'un usage très commode pour la vie de tous les jours. Elle fut donc simplifiée pour pouvoir être tracée plus rapidement. Ce fut l'écriture hiératique. On l'employait pour écrire à l'encre sur des feuilles de papyrus. Les hiéroglyphes furent cependant conservés pour les monuments importants.

Plus tard apparaît une forme encore plus simplifiée, l'écriture démotique. Cette dernière cesse d'être utilisée vers le IVe après J-C. Dès lors, l'art d'écrire et de lire les écritures égyptiennes se perd complètement. Il faudra attendre le XIXe siècle pour que le savant français Champollion parvienne à les déchiffrer à partir de la pierre de Rosette.



Les scribes


Peu d'enfants allaient à l'école. Pour être orfèvres ou peintres, les garçons faisaient leur apprentissage dans un atelier ou avec une équipe d'ouvriers. Les scribes appartenaient à la minorité qui savait lire et écrire et avaient ainsi un statut enviable. Les scribes recevaient leur salaire sous forme de pain, de poissons, de bière, de vêtements, le tout tiré des greniers royaux. Comme ils ne produisaient rien eux-mêmes, ils ne payaient pas d'impôts. Ils étaient aussi dispensés des travaux imposés par le roi aux paysans et aux artisans. La profession de scribe était donc recherchée. Ces fonctionnaires exerçaient un contrôle minutieux sur le bétail, sur les récoltes et sur la production des artisans. Ils pouvaient faire donner des coups de bâton à ceux qui tentaient de tricher ou qui ne pouvaient pas payer l'impôt. Ils étaient donc craints et peu aimés du peuple.

Le matériel d'écriture
Les scribes voyageaient souvent pour leur travail. Ils ne partaient jamais sans leur pot à eau, leur pinceau en papyrus, les plumes et l'encre rangés dans un plumier en bois. Ils fabriquaient eux-mêmes leur encre. Les roseaux taillés (calames) apparurent en Égypte pendant la période grecque.



Les papyrus

Le papyrus est une plante qui pousse en abondance dans les marécages de la vallée et du delta du Nil. On s'en servait pour fabriquer de nombreux objets quotidiens, tels que des cordages, des nattes, des sandales ou des voiles. Ses tiges fibreuses permirent d'apprêter un support qui allait révolutionner le monde de l'écriture, en donnant naissance à la “feuille”. Le traitement consistait à découper dans la tige de minces bandes, qu'on assemblait en les faisant se chevaucher. En superposant perpendiculairement deux couches, on obtenait une surface plane et souple, qu'on séchait par pression avant de la polir. On collait, avec de la pâte d'amidon, une vingtaine de feuilles à la suite pour obtenir un rouleau de plusieurs mètres de longueur.


Scribe vraisemblablement sous la IVe dynastie (2620-2500 av J-C)

Pour écrire, le scribe dévidait le rouleau de la main gauche, et l'enroulait de la droite, au fur et à mesure que le papyrus se couvrait d'inscriptions. Etant donné les dimensions du rouleau, il travaillait le plus souvent assis en tailleur, le papyrus calé entre les genoux, reposant sur son pagne. Pour tracer ses signes, il utilisait une baguette de roseau, d'une vingtaine de centimètres, dont l'extrémité était martelée ou taillée, selon l'usage souhaité. L'encre noire, très dense et très résistante, était composée d'un mélange de poudre de suie et d'eau, additionnée d'un fixateur comme la gomme arabique. Titres, en-têtes et débuts de chapitres étaient écrits à l'encre rouge, à base de poudre de cinabre, un sulfure de mercure, ou de minium, un oxyde de plomb. Monopole d'État, le papyrus fut exporté dès le IIIe millénaire avant notre ère dans tout le bassin méditerranéen, et représenta pour l'Egypte une source de revenus fort appréciable.

L'université de Lecce en Italie propose des images de papyrus :
http://siba2.unile.it/images/papiri/papiri.html





Ce texte sur l'écriture est extrait du livre
“L'écriture mémoire des hommes”
aux Editions DECOUVERTES GALLIMARD.



Sites sur les hiéroglyphes

Des sites universitaires

L'université Duke en Caroline du Nord présente une bibliographie sur l'Egypte antique, des liens Web, des articles spécialisés sur les papyrus et un moteur de recherche Web sur les papyrus.

Le site de John Muccigrosso de l'université du Michigan rassemble une liste exhaustive d'institutions spécialisées en papyrologie, des images de papyrus, des publications et des liens vers d'autres sites spécialisés.

Le centre d'étude des papyrus de l'université de Lecce en Italie présente des images de papyrus.

Le département des antiquités de l'université de Bologne en Italie présente une bibliographie, une data bank et un CD-Rom de documentation sur les papyrus.

Des logiciels en hiéroglyphe

On trouve en démonstration les logiciels de conversion en hiéroglyphe “Glyph for Windows” pour PC et “MacScribe” pour Macintosh. Ainsi qu'une liste de 4700 signes hiéroglyphes publiée dans le livre “Hieroglyphica”.

Transcrivez votre nom en hiéroglyphes

Le site de Serge Rosmorduc propose une conversion automatique de son nom en caractère hiéroglyphe tel que l'auraient écrit les Égyptiens à l'époque ptolémaïque.